Conférence
Par François Macé, professeur émérite de l’Institut national des langues et civilisations orientales, département de langue et civilisation japonaises, Centre d’études japonaises.
Le gagaku, yayue en chinois, est un emprunt à la Chine. Il se trouve déjà cité dans Les Entretiens de Confucius. Il y désigne la musique de cour, sans laquelle les rites ne pourraient être effectués. Les premiers textes japonais rapportent l’arrivée au Japon de musiciens offerts par un souverain coréen.
Cette musique à la chinoise faisait partie des éléments indispensables pour se distinguer des barbares. En 1711, elle fut jouée pour accueillir l’ambassade coréenne. On voulait montrer que Shôgun était le véritable souverain en empruntant les rites de l’antiquité d’inspiration chinoises conservé à la cour de Kyôto.
Par un étrange retournement, ce qui avait été conçu à l’origine comme ce qui permettait au Japon de se montrer aussi civilisée c’est-à-dire aussi sinisé que le continent, devint au fil du temps un objet de fierté nationale parce que le Japon avait su préserver un héritage antique disparu ailleurs, et d’autre part, parce que cette musique jouée pour l’empereur et pour les dieux ne pouvait être que japonaise quelle qu’en fût son origine.
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