Du samedi 4 septembre au samedi 9 octobre 2021
Geibi Kakushin, l’innovation esthétique dans l’art de la céramique japonaise, exposition de céramiques organisée par Takashi Murakami.
Perrotin Matignon présente Geibi Kakushin, l’innovation esthétique dans l’art de la céramique japonaise, la première exposition consacrée à l’art céramique organisée par Takashi Murakami hors des frontières japonaises. Le public pourra y retrouver les œuvres de plusieurs artistes du collectif Kaikai Kiki : Chiho Aoshima, Shin Murata, Otani Workshop, Yuji Ueda, ainsi qu’Aso Kojima et Takuro Kuwata, avec qui Murakami a tissé des liens étroits au fil des ans.
L’exposition s’inspire d’un essai éponyme de Kitaôji Rosanjin (1883- 1956). Artiste précurseur aux multiples talents, Rosanjin était céramiste, laqueur, calligraphe, peintre et inventeur de la gastronomie japonaise bishoku ou l’esthétique du manger. Dans Geibi Kakushin, écrit en 1948, il témoigne de sa quête d’originalité et de liberté dans l’expression artistique, soulignant l’importance de reconsidérer la tradition dans le domaine de la céramique pour réinventer l’identité culturelle nippone dans la société japonaise d’après-guerre.
L’exposition présente les œuvres de six artistes japonais qui envisagent, chacun à leur manière, la céramique comme un médium permettant de mêler tradition et innovation.
Ces quinze dernières années, je me suis engagé auprès d’un certain nombre de céramistes japonais contemporains associés au mouvement seikatsu kôgei, l’artisanat des objets du quotidien, en organisant leurs expositions, en soutenant financièrement leur production et en collectionnant leurs œuvres. Vers 2005, lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux céramiques et à en acquérir, le seikatsu kôgei était dans sa période faste, et les artistes ainsi que leurs représentants semblaient libres et optimistes. En résumé, le seikatsu kôgei est un mouvement qui tente de repenser la beauté des objets de la vie quotidienne et de réinterpréter cette beauté à travers l’artisanat. Beaucoup de ses adeptes l’inscrivent dans une démarche de développement durable, avec une sensibilité hippie.
Takashi Murakami
La présente exposition marque un tournant important pour Murakami et son rapport à la céramique. Le dialogue établi ici ne concerne pas seulement le lien direct entre l’artiste et la glaise, mais joue également sur certaines caractéristiques de la céramique et de la porcelaine classiques, transposées à d’autres époques et sur de nouveaux supports, faisant ainsi émerger une conception nouvelle du classicisme, de la reproductibilité et de l’innovation.
À cette occasion, Murakami s’est emparé d’un motif caractéristique de la céramique bleue et blanche représentant des poissons dans un étang rempli de grandes feuilles et de fleurs de lotus, de fougères aquatiques et d’algues, populaire à l’époque de la dynastie mongole des Yuan (1271-1368), qui a vu l’émergence des objets en porcelaine bleue et blanche. L’artiste s’en est inspiré pour réaliser de grands tableaux dans les mêmes tons. Il a projeté, agrandi et aplati des formes en trois dimensions, un procédé qui n’est pas sans rappeler le concept de Superflat, bien que dans un contexte différent. Cette série repose sur une interaction forte entre les espaces bidimensionnel et tridimensionnel : le pot de fleurs caractéristique de la dynastie Yuan a été transposé sur une surface circulaire, celle du vase orné d’un poisson et bordé d’un décor rappelant les assiettes de la même époque, avec des cartouches réservés blancs et des symboles de bon augure.
Vernissage le samedi 4 septembre de 11:00 à 20:00.
Photo : © Kaikai Kiki Co., Ltd. All Rights Reserved. Photo par Tanguy Beurdeley
Adresse(s) : 2 bis avenue Matignon, 75008 Paris (Perrotin Matignon)
Ouvert les mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi
De 11:00 à 19:00