Conférence
Organisé par : Musée Guimet
Journée d’étude gratuite organisée par l’Association Française des Amis de l’Orient (AFAO) et le Musée Guimet.
Nées très tôt, en Inde et en Chine notamment, les sciences politiques en Asie ont donné lieu à des créations théoriques peu connues encore aujourd’hui. Comparables au Prince de Machiavel pour l’Europe, de nombreux textes ont ainsi été présentés aux empereurs, aux rois et aux princes afin de leur proposer un idéal de gouvernance. Leurs auteurs théorisèrent à travers eux l’histoire de leur pays et tentèrent de définir les conditions d’une paix durable pour l’élu et son peuple.
Quel poids et quelles influences ces textes de « sciences politiques » ont-ils eu sur le cours de l’histoire des sociétés asiatiques ? Comment sont-ils entrés en résonnance ou en concurrence les uns par rapport aux autres ? Comment nourrissent-ils encore la vie politique d’aujourd’hui ?
Dans une nouvelle dynamique d’échanges, quatre chercheurs vous aideront à envisager ces questions en interrogeant quatre textes historiques, et leur portée dans le temps.
Programme :
- 14:10-14:55 : Inde : Arthashastra (« Traité du politique »)
- 14:55-15:40 : Centraliser la Chine & renforcer les frontières : Chao Cuo (200-154 av. J.-C.), stratège emblématique de la dynastie des Han Occidentaux
- 15:40-16:25 : Asie Centrale : Qutadğu Bilig (« La Sagesse qui apporte le bonheur »)
- 16:25-17:10 : Japon : Gakkô mondôsho (« Dialogue sur l’école »)
Conférence sur Gakkô mondôsho (« Dialogue sur l’école »)
Par Christian Galan, professeur de langue et civilisation japonaises à l’université Toulouse-Jean Jaurès et chercheur à l’Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est – Inalco, université de Paris, CNRS.
En 1852, un guerrier lettré dont le prestige intellectuel et l’influence ne cessent de grandir au Japon, Yokoi Shônan (1809-1869), publie un court texte, Gakkô mondôsho, dans lequel il expose son point de vue sur l’éducation, ou plus exactement sur ce que doit être une « école ».
Son Dialogue répond aux interrogations du seigneur de Fukui, Matsudaira Yoshinaga (1828-1890), qui lui a demandé conseil sur la manière de réformer l’école de son fief pour la rendre plus performante au regard de la nouvelle époque qui se dessine.
Peu connu hors du Japon, il s’agit d’un texte essentiel dans l’histoire intellectuelle et politique du Japon tant pour des raisons chronologiques (sa rédaction précède l’arrivée du Commodore Perry) que politiques (il affirme le lien qui existe entre la politique et l’école et le rôle de celle-ci au regard de celle-là : mieux éduquer, c’est mieux gouverner), pédagogiques (il propose une réforme radicale des contenus d’enseignement) ou encore philosophiques (car reposant sur une critique de la conception de l’éducation à partir d’un point de vue interne au confucianisme et non occidentaliste).
Adresse(s) : 6 place d'Iéna, 75116 Paris (Musée Guimet)Auditorium Jean-François Jarrige
Gratuit
Réservation possible