Film
Projection du film Chime de Kiyoshi Kurosawa.
Chime est un film japonais réalisé par Kiyoshi Kurosawa. Attention, film court : 45 minutes !
Avec Mutsuo Yoshioka, Seiichi Kohinata, Tomoko Tabata.
Interdit aux – 12 ans.
Sorti au Japon le 2 août 2024, il sortira en France le 28 mai 2025.
Tashiro entend un carillon que personne d’autre n’entend. Le « Chime » résonne.
Il affirme qu’une machine s’est greffée à son cerveau. Le « Chime » résonne. Encore.
Matsuoka, son professeur de cuisine, tente de l’aider. Le « Chime » résonne. Plus fort.
Tashiro se saisit d’un couteau.
Projection le 27 mai à 20:00, en avant-première :
- à l’UGC CINÉ CITÉ LA DÉFENSE à Puteaux, suivi de Cloud du même réalisateur à 21:40 (deux billets différents). Soirée présentée par MAD MOVIES.
- au mk2 Bibliothèque, suivi de Cloud (un seul billet). Soirée présentée par CHILLZ.
Pourquoi aller voir Chime de Kiyoshi Kurosawa ?
Le retour du maître japonais de l’horreur psychologique
Kiyoshi Kurosawa revient à ses origines avec Chime, marquant son grand retour vers le cinéma d’horreur. Surnommé à juste titre « le maître de la peur japonais », le réalisateur de Cure et Kaïro démontre une nouvelle fois sa capacité unique à créer un maximum de tension avec un minimum d’effets.
Ce film confirme le statut exceptionnel de Kurosawa dans le paysage cinématographique contemporain. Récemment récompensé par le Lion d’argent de la mise en scène au Festival de Venise 2020, il livre avec Chime une œuvre qui interroge l’épuisement mental de la société moderne.
La performance glaçante de Mutsuo Yoshioka porte ce récit troublant. L’acteur incarne avec justesse ce personnage qui bascule soudainement dans la violence tout en conservant un calme étrange.
Un format court qui maximise la tension cinématographique
Avec ses 45 minutes, Chime adopte un format inhabituel qui devient sa force principale. Kurosawa explique avoir choisi cette durée pour mettre l’essence de l’histoire dans un laps de temps très court. Cette contrainte temporelle permet une densité narrative remarquable.
Le réalisateur tire parti de cette liberté créative offerte par le format moyen métrage. Il peut ainsi terminer son film de manière abrupte, créant une fin qui déstabilise et marque les esprits. Cette approche condense l’angoisse sans temps mort.
Seul un génie comme Kurosawa est capable de créer en si peu de temps une atmosphère de terreur absolue. Chaque minute compte dans cette descente vers l’horreur psychologique.
Une approche sonore hypnotique au service de l’angoisse
Le son constitue l’élément central de Chime, comme l’indique déjà le titre du film. Kurosawa place le carillon au cœur de son dispositif narratif, créant un travail hypnotique sur le son et la lumière. Ce carillon que seul Tashiro entend devient le moteur de la folie.
Pour Kurosawa, le son possède une grande capacité d’expression que l’image ne peut égaler. Il utilise cette puissance sonore pour enrichir la partie visuelle sans jamais la surpasser. Cette hiérarchie pensée donne toute sa force au film.
L’angoisse naît justement de ces pauses où le spectateur ne sait pas si quelque chose va se produire. Kurosawa privilégie le sentiment que quelque chose est sur le point d’arriver plutôt que l’événement effrayant lui-même. Cette tension permanente met les nerfs à rude épreuve.